La
culture polynésienne
L'abre
à pain :
Cet arbre d'origine indo-malaise était capital
pour la vie quotidienne des polynésiens .Son fruit, le 'uru était
la base de l'alimentation . Il était consommé frais ou fermenté
. Sa sève servait au calfatage des pirogues ou au piégeage des
oiseaux . L' écorce fournissait la matière première pour
la confection de tapa . Les pirogues et les charpentes étaient taillées
dans son tronc . Les feuilles servait à l'emballage du poisson et à
la fermeture du four . Le 'uru est encore trés prisé par les
polynésiens. On le consome cuit à même le feu, battu à
l'aide d'un pillon de pierre, on obtient une purée, le popoi ou encore,
européanisation oblige, en frite.
Le
cocotier :
Le cocotier est le second arbre à tout faire
des polynésiens . Sa noix se conservant très longtemps, Ils
ont pu diffuser cet arbre dans toutes les îles qu'ils ont colonisées.Toutes
les parties de cet arbre, tronc, feuilles, racines, étaient utilisées
dans l'alimentation, la construction et la fabrication de certains médicaments
.La noix de coco est utilisée en alimentation pour sa chair qui sert
à la confection du lait de coco.Débarrassée de son écorce
et séchée au soleil, elle prend le nom de coprah et est utilisée
pour fabriquer de l'huile .C'est à partir de cette huile qu'est fait
le célèbre monoi . L'eau de la coco verte peut également
se révéler une boisson très rafraîchissante.
Le
tressage :
Les polynésiens sont passés maîtres
dans l'art du tressage des végataux . Autrefois de nombreux objets
étaient tressés comme les paniers pour le marché, pour
la pêche ou pour la cueillette des fruits . Chacun avait sa forme et
sa matière . Chapeaux, nattes sur le plancher ou palmes de cocotier
pour le toit, le tressage était omniprésent . Les végétaux
les plus utilisés étaient le cocotier, le pandanus et le bambou
. Aujourd'hui, un artisanat inventif perpétue cette tradition .
Le
tapa :
Le tissage étant inconnu à Tahiti,
une etoffe végétale était obtenue à partir de
l'écorce de certains arbres comme l'hibiscus,l'arbre à pain
ou le banian . Si la recherche de la matière première était
affaire d'homme, la suite des opérations, écorçage, grattage,
trempage, battage et décoration était l'affaire des femmes .Pour
fabriquer le tapa, on retirait d'abords l'écorce à l'aide d'un
bâtonnet pointu, pour donner des bandes de 10 à 15 cm de large
. Les paquets d'écorce étaient ensuite laissés à
tremper dans un ruisseau pour les assouplir et les aplatir . La surface externe
de l'écorce était ensuite grattée puis posée sur
l'enclume et battue jusqu'à l'obtention d'une étoffe homogène
. Le tapa ne résistat pas à l'arrivée des cotonades importées
par les européens .
Le
pareu :
Le pareu était à l'origine la façon
de porter le tapa . Ne connaissant pas la couture et le tapa étant
de consistance fragile, le drappé à longtemps résumé
la science du vêtement pour les polynésiennes . L'arrivée
des cotonnades provoqua une véritable révolution . Multitude
de couleurs, multiplication des façons de le porter allaient redonner
une jeunesse au pareu ancestral . Le pareu se confond depuis avec un art de
vivre
Le
tifaïfaï :
Tout voyageur qui découvre Tahiti ne peut
manquer de s'emerveiller devant les tifaifai . Le terme désigne autant
la piéce de tissu que la méthode d'assemblage ( tifai = raccommoder
) . On y retrouve le sens de la couleur et l'art de l'assemblage cher aux
polynésiens . Pourtant cette technique n'est pas issue à proprement
parlé de la culture polynésienne mais résulte plutôt
de la rencontre de 2 cultures lorsque les épouses de missionnaires
montrérent aux tahitiennes comment utiliser de petits morceaux d'étoffes
de toutes les couleurs pour la confection des patch work .
Le
maha (repas) :
Avant l'arrivée des occidentaux,l'essentiel
de l'alimentation était constitué de féculents comme
le taro, le 'uru, la patate douce ou encore l'igname . Les protéïnes
étaient fournies par la pêche, le rammassage des coquillages
et la consommation de porcs .Aujourd'hui, les méthode de conservation
et les produits d'importation ont boulversé ce mode de subsistance,
mais le poisson reste au centre de l'alimentation . On le consomme cru, bouilli
ou grillé sur le corail .
Le four de terre, ahima'a en tahitien est à
la fois un mode de cuisson des aliments et l'occasion de rassembler de nombreux
convives pour un tama'ara'a (festin) . Malgré la modernisation,les
occasions de se réjouir sont suffisament fréquentes pour que
le cochon de lait, les 'uru et les fe'i (banane rouge) se retrouvent posés
sur les pierres brûlantes, avant de délivrer au bout d'une patiente
cuisson à l'étouffée, leurs saveurs succulentes .
L'art
ancien :
Plus attaché aux formes qu'à la décoration,
l'art ancestral de Tahiti tire son esthétisme de ses liens indissociables
avec les réalités sociales et religieuses . Nacres, roches,
corail, fibres végétales et surtout le bois fournissaient la
matière première de ces oeuvres . La fragilité de ces
éléments en milieu subtropical, la destruction ou la confiscation
des objets culturels à l'arrivée des missionnaires expliquent
la rareté des témoignages du passé .
Le
tatouage :
Cette pratique a été signalée
à Tahiti et aux îles de la société dés le
XVIII éme siècle par les découvreurs . Cook fut le premier
à la transcrire en anglais tattow . Elle tire son nom du tahitien tatau
qui signifie frapper . La difficulté d'en connaître les origines,
la pratique et la signification, est aggravée par le fait que le tatouage
fut interdit en 1819 par la réglementation Pomare, la mise en valeur
du corps et l'attrait sexuel qu'il représentait étaient insuportables
aux missionnaires qui inspirèrent cette réglementation . La
méthode ancestrale de tatouage consistait à frapper un peigne
avec un marteau en forme de pagaie . La couleur était obtenue à
partir de la fumée de l'amande ou de la noix de bancoul .
Le
Heiva :
Le heiva est né de la volonté de
l'administration coloniale de célébrer l'appartenance de la
Polynésie à la France . Au gré de l'histoire, la fête
nationale est devenue Tiurai puis Heiva . C'est la fête la plus longue
et la plus populaire de Tahiti . De nombreux concours traditionnels sont organisés
comme le lancé de javelot, le concours de porteurs de pierre, la course
des porteurs de fruits et le plus suivi des concours, celui du meilleur grouppe
de danse .
La
danse :
Musique, danse, représentations burlesques
constituaient autrefois l'essentiel des divertissements . Ils pouvaient être
improvisés ou soigneusement organisés pour accueillir les visiteurs
de marque ou accompagner les grands événements de la vie sociale
. Avec la conversion au christianisme, la danse entra dans la clandestinité
dont elle ne devait sortir qu'au début du XX éme siècle
. Mais ce n'est qu'en 1956 que la danse retrouva toute sa splendeur .
La beauté,la richesse des costumes sont
quelques une des caractéristiques de la danse d'aujourd'hui . Les groupes
consacrent beaucoup de temps et d'energie à leur création et
le premier prix, attribué lors des concours du heiva est une distinction
enviée et recherchée . Le costume traditionnel est constitué
d'un More, jupe en fibre végétale décorée avec
des nacres,de petits coquillages ou des plumes multicolores . Le soutien gorge
fait de demi noix de coco polie peut être recouvert de nacre ou de coquillages
. La danseuse tient dans ses mains une petite houppe de fibre . La coiffe,
souvent volumineuse, est constitué de fibres végétales
tressées et agrémenté le plus souvent de nacre ou de
coquillage . Le costume est complété par des colliers de coquillages.
Le terme de tamure, nom d'une chanson populaire
d'après-guerre, désigne la danse de couple qui se pratique dans
les fêtes et les dancings . Il est employé à tort en lieu
et place de celui de ori'tahiti qui recouvre quatre grandes formes de danse
de groupe, l'otea, apparima, paoa et hivinau, dont les caractéristiques
sont la cohésion du groupe . Un accompagnement musical d'instrument
à percussion rythme les enchaînements . La danse jouit d'une
extraordinaire vitalité et est l'un des meilleurs ambassadeurs de la
culture polynésienne .
Les
polynésiens et la pêche :
L'environnement marin offrant plus de ressource
animale et variée que la partie terrestre des îles, les polynésiens
surent développé des procédés de pêche très
inventif comme la pêche au caillou ou l'eau est frappée avec
une pierre attachée à une corde afin de repousser le poisson
effrayé vers un piège constitué d'une barriére
de palme de cocotier . Le banc ensuite encerclé était poussé
vers le rivage .Cet exemple montre que, s'appuyant sur une connaissance poussée
des comportements de leur proie et de leur milieu, les polynésiens
adaptaient leur méthode de base en une mulitude de variantes fort ingénieuses
.
1 / Fusil sous marin : L'adaptation
tahitienne du fusil sous marin est en bois et dispose d'une gachette actionnée
par le pouce.
2 / Piège à poisson : Autrefois en
crail, aujourd'hui en grillage, il est installé en bordure de passe.
3 / Pêche aux Atures : Ala saison des Ature,
d'octobre à février, des bancs sont capturés à
l'aide de grands filets.
4 / Pêche à l'epervier : Lancé
avec dextérité depuis la plage,l'epervier permet de capturer
des groupes de poissons.
5 / Capture des Eina'a : Pendant la saison des
pluies, les Eina'a sont pris à l'emboouchure des rivières à
l'aide de grands filets.
6 / Ramassage des coquillages : A marée
basse, on va sur le platier collecter des coquillages pour les cosommer.
7 / Pêche à la ligne : Depuis le rivage
comme sur le platier ou en pirogue, il est possible de pêcher à
l'hameçon à l'aide selon le cas d'une canne ou d'une ligne à
main.
8 / Patiaa : Le maniement de la foëne, sorte
de grand harpon, réclame coup d'oeil et adresse pour atteindre les
poissons brouteurs de corail.
Chaque hameçon était façonné
en fonction de la proie pour lequel il était déstiné
. Ils étaient fabriqués en nacre, en os ou en écaille
de tortue . Pour les poissons plus gros ou possédant des dents coupantes,
on utilisait du bois de aito , l'abre de fer .
L'architecture
:
A la fin du XVIII éme siècle,
les fare étaient édifiés sans aucun ordre et
sans jamais formr de villages sur des terrains abondamment plantés
d'arbre. Ces fare aux formes architecturales simples mais d'une grande
diversité fonctionnelle, mesuraient environ 5m de longueur sur 4 m
de largeur pour les plus modeste, ceux des chefs atteignant 42 m sur 15 m.
Entièrement couverts sur les côtés ou fermés de
parois végétales, ces fare étaient érigés
sur des plates formes de soubassement ou à même le sol, avec
parfois un pavage en façade .
L'habitat européen, en faisant intervenir
le bois, la pierre et le béton a profodément changer la physionomie
des îles. Les premières constructions furent les églises
et les temples, puis suivirent les casernes, les hopitaux militaires et les
bâtiments administratifs. Enfin, les colons affichèrent leur
prospérité en édifiant des maisons de style colonial.
Celles-ci étaient en bois, constituées d'éléments
préfabriqués, choisis sur catalogue Momtgomery. Elles n'ont
résisté ni au climat,ni au insectes, ni au modernisme.